Les débuts de BWd12


Au départ douze musiciens tombent sous le charme du village de Saint-Victor-sur-Loire

et font le vœu d’y jouer de la musique de chambre.

Aidés par quelques habitants des environs, ils créent en 2005 un festival

qu’ils nomment BWd12

"BW" (en hommage à Jean-Sébastien Bach) – "d12", en souvenir de leur rencontre.

 

 

A cette époque, on ne devait pas oublier d’apporter avec soi un petit coussin pour amortir la rugosité et la fraîcheur du ciment. Confort rudimentaire que les sons harmonieux des instrumentistes tentaient de tempérer. Rien ne protégeait l’auditoire du vent si d’aventure, en cette fin de mois d’août, il lui prenait idée de souffler fort et de faire voler quelques partitions. Un peu plus tard, un rideau coulissant  repoussait, si besoin, les intempéries et le concert pouvait dès lors se poursuivre dans les meilleures conditions.

 

Peu à peu, le bouche à oreille répandant les nouvelles et colportant les mélodies, le cercle des initiés s’est agrandi sur le rocher de Saint-Victor. La boule de neige du charme musical roulait et entraînait avec elle de nouveaux adeptes du beau son et de l’émotion. Et ces après-concerts dans la pénombre de la cour du château rassemblaient tout ce petit monde pour prolonger un peu plus l’étrange atmosphère de bien-être parsemée de paroles de sympathie et de remerciements que les artistes et les spectateurs, s’adressaient.

 

 

Curieuse aventure que celle de ces douze musiciens fondateurs dont on sentait bien la complicité et la plénitude lorsqu’ils jouaient dans cette enceinte. Cette conque dont le toit favorise une acoustique remarquable abritait le bonheur musical de tous les protagonistes. Grâce aux coussins puis aux sièges en carton, l’habitacle devenait de plus en plus confortable. Et l’on continuait d’applaudir après chaque mouvement afin de manifester la joie prise à l’écoute sans que les interprètes ne s’offusquent de ce manque de protocole. Pour tous ceux et toutes celles qui ont participé au festival, combien d’émotions inoubliables ont-ils ressenties à l’écoute d’œuvres incontournables ou à la découverte de pièces moins connues, auxquelles ils ont été confrontés pour leur plus grand bonheur ? 

 

Au fil des années, une foule de plus en plus compacte s’est donc pressée dans ce lieu dont la magie opère toujours comme un aimant. Tous ces adeptes ne viennent pas pour acclamer un orchestre symphonique, mais une formation de chambre qui, plus intimement, avec ses instruments à cordes ou à vent ou encore son piano s’exprime devant eux sans qu’aucun geste d’harmonie, aucune émotion ne leur échappent.